FCPE et la loi Blanquer, ou comment comprendre ce qui nous attend

Publié le par Parents d'élèves

La Loi Blanquer ne se résuma pas à la scolarité obligatoire dès 3 ans.
LA LOI BLANQUER EN BREF C'EST :
- La fusion des écoles maternelles, élémentaires et des collèges.
- La fermeture massive de classes (voire d'écoles dans les milieux ruraux) avec pour conséquence une hausse des effectifs par classe. (30/35 élèves ?)
- La suppression des postes de directeurs : les écoles seront gérées par les chefs d'établissements des collèges, ou leur adjoint, qui ne seront pas en classe, qui se connaîtront pas la réalité du terrain ni la spécificité des jeunes élèves puisqu'ils auront les centaines d'enfants à suivre.
- La scolarisation des CM1 et CM2 au collège et non plus dans l'école élémentaire. Quelle influence auront des ados sur des enfants de 8/9 ans ?
- La fin des écoles de secteur : s'il n'y a plus de place pour accueillir dans l'école de proximité, il n'y aura pas d'ouverture de classe, l'enfant sera envoyé dans une autre école, même éloignée, sans aucun choix ni recours !
- La possibilité d'embaucher de plus en plus de contractuels sous payés, sans exigence de diplôme et sans formation, pour enseigner aux enfants, plutôt que d'ouvrir des postes au concours.
- L'inclusion des enfants handicapés dans les classes ordinaires (fin programmée des ulis d'ici 2022), sans s'assurer qu'il y ait des moyens pour les accueillir dans de bonnes conditions.
- Limiter la parole des enseignants, le tout 1er article impose aux enseignants de ne pas critiquer l'éducation nationale sous peine d'être en faute professionnelle.
 
Ce n'est pas uniquement le combat des enseignants mais aussi celui des parents !
Les élèves de demain sont en danger physique et intellectuel, et c'est maintenant qu'il faut réagir.
 

Loi Blanquer : FCPE demande aux députés de retirer l'école du socle

L’amendement de l’article 6 du projet de loi « École de la confiance » instaure un nouveau statut d’établissement scolaire. FCPE ainsi que Le SE-Unsa, Sgen-CFDT, SNUipp-FSU et Snes-FSU adressent un courrier aux députés pour demander le retrait de cet article.

"Nous vous demandons de retirer cet article 6 quater (nouveau) du projet de loi. Ceci afin de laisser le temps du bilan aux expérimentations en cours, de ne pas interférer avec des négociations ministérielles elles-aussi en cours et de prendre le temps de consulter la communauté éducative". Le Snes Fsu, le Snuipp Fsu, le Sgen Cfdt, le Se-Unsa et la Fcpe envoient une lettre aux députés à propos de l'article 6 quater de loi Blanquer. Cet article créé de façon inattendue des "établissements des savoirs fondamentaux" regroupant collège et écoles. "Alors que ce projet de loi prône la confiance, nous nous retrouvons à découvrir un article qui peut modifier considérablement le paysage éducatif par voie de presse, sans avoir été concertés au préalable", écrivent les syndicats. "Alors que l’article 8 de ce même projet de loi va permettre davantage d’expérimentation, nous nous retrouvons face à la généralisation d’une expérimentation sans avoir pris le temps d’un bilan partagé". Ces établissements sont créés par un amendement surprise d'une député LREM soutenu par le ministre. Les députés LREM iront-ils contre cette manoeuvre ministérielle ?

Mais qu'est-ce donc que
ces "établissements des savoirs fondamentaux" ???
 
 
Pour comprendre,
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2019/02/01022019Article636846033818758718.aspx
La loi Blanquer impose l'école du socle avec les "établissements des savoirs fondamentaux"

Un amendement présenté par les députés LREM Rilhac, Amadou, Le Bohec et Sorre établit l'école du socle dans la loi Blanquer sous l'appellation "établissements publics des savoirs fondamentaux". Que prévoit exactement cet amendement ? Qu'en pensent les enseignants ? Quels risques pour les enseignants avec ce nouveau article ?

 

Un amendement inattendu

Les établissements publics des savoirs fondamentaux sont constitués de classes d’un collège et d’une ou plusieurs écoles situées dans le même bassin de vie. Ces établissements sont créés par arrêté du Préfet sur proposition conjointe du département et des communes ou établissements publics de coopération intercommunale de rattachement du collège et des écoles concernés, après conclusion d’une convention entre ces collectivités.

L’établissement public des savoirs fondamentaux est dirigé par un chef d’établissement qui exerce les compétences attribuées au chef d’établissement. Un directeur-adjoint exerce, sous son autorité, les compétences attribuées au directeur d’école, assure la coordination entre le premier degré et le second degré ainsi que le suivi pédagogique des élèves et anime le conseil des maitres. L'établissement a un conseil d'administration où des professeurs des écoles siègent. L'amendement prévoit même l'application de la législation spéciale des enseignants du 1er degré en cas de grève.

L'exposé de l'amendement dit que " ce type d’établissement ne doit être mis en place que là où les communautés éducatives l’estiment utile". Mais la communauté éducative va bien au delà des enseignants et le texte réglementaire n'évoque pas cette consultation. Dans son exposé, C Rilhac prévoit qu'il y ait un collège et toutes les écoles d'un bassin de vie. " Ces structures permettront de faciliter le parcours et le suivi individuel des élèves de la petite section à la troisième. Elles permettront aussi à de très petites écoles (la moitié des 45000 écoles de France comptent moins de 4 classes) d’atteindre une taille critique rendant possibles certains projets pédagogiques ainsi que des collaborations entre enseignants de cycles différents", dit elle. " Les tâches qui incombent aux directeurs d’écoles, sans aide administrative et avec très peu de décharges dans les petites écoles, pourraient ainsi être réparties entre le directeur-adjoint et l’équipe administrative du collège."

 

L'idée de l'école du socle , regroupant collège et écoles, avait déjà été avancée dans le rapport Terra Nova remis en 2014 sous le nom "d'école commune".

Mais dans le cas de cet amendement, la création de ces établissements se fera sans aucune consultation des enseignants du collège ou des écoles, ce qui n'est pas la meilleure façon de démarrer. En cas de regroupement physique dans un même lieu cela condamnerait les enfants à des trajets longs pour aller à l'école. S'il y a maintien des écoles dispersées leur vie quotidienne va devenir très difficile. Derrière cet amendement on voit bien les économies de personnel qui sont attendues par l'éducation nationale et celles de locaux pour les budgets communaux.

Autre question qui n'a pas séduit les syndicats : " Aujourd'hui, vis à vis des élèves et des parents, le titre de directeur signifie encore quelque chose... D'autre part, j'ai vraiment l'impression que personne n'a vraiment répertorié les tâches quotidiennes des directeurs. Qui appellera les parents des enfants absents ? Qui pointera les commandes de fournitures ? La gestionnaire du collège va se déplacer dans les écoles peut-être ? Qui s'occupera de vérifier et renflouer la pharmacie ? Qui s'occupera de pointer les règlements des photos de classe ? Qui ira chercher le courrier chaque jour ?"

 

"Si l'établissement compte plusieurs école rurales , s'il faut que les parents aillent au collège pour rencontrer le directeur ça ne va pas passer auprès des parents", nous dit Francette Popineau, co-secrétaire générale du Snuipp Fsu. "Où est l'avis des enseignants sur ce regroupement ? Qui va s'occuper du quotidien de l'école et surtout de la sécurité ? Un directeur c'est quelqu'un qui est là , qui voit les problème tous les jours. Ce qui nous interroge aussi c'est l'appellation: "établissement des savoirs fondamentaux". Ca veut dire que tout ce qui se fait en cycle 3 va être tourné vers les fondamentaux ? Quid des projets autour des sciences ou des arts ? et quelle place pour les écoliers dans la cour de récréation ?"

 

"Cet amendement nous laisse plein de questions et d'oppositions", nous dit Stéphane Crochet, secrétaire général du Se Unsa, un syndicat qui réunit des enseignants des 1er et 2d degrés. "Le texte ne dit pas si l'établissement est sur un ou plusieurs lieux. I n'y a aucune consultation de l'éducation nationale, à aucun niveau pour ouvrir ces établissements, ni le CA du collège, ni le conseil des maitres, ni même le Dasen. Pour nous c'est un motif d'opposition". 

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